Origine et histoire de la Caserne Thiry
La caserne Thiry, d'abord nommée caserne Sainte‑Catherine, est située près de la porte Sainte‑Catherine à Nancy. Construite de 1764 à 1769 d'après les plans de l'architecte Richard Mique sur ordre de Louis XV, elle a été édifiée peu avant le rattachement de la Lorraine à la France. L'ensemble se compose de trois corps de bâtiments identiques formant une vaste cour rectangulaire ; le corps parallèle à la rue Sainte‑Catherine est orné d'un fronton historié. À l'origine hors des murs de la ville, la caserne se trouva incluse dans le périmètre urbain lorsque la porte Sainte‑Catherine fut déplacée de quelques centaines de mètres lors de l'inauguration en 1768. L'empereur François‑Joseph, venu la visiter un siècle après sa construction, la déclara parmi les plus fonctionnelles d'Europe. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle prit le nom de caserne Adolf‑Hitler. Les façades et les toitures ont été inscrites aux monuments historiques par arrêté du 30 octobre 1952. Avec la réforme des armées, une partie des effectifs a été dispersée dans d'autres casernes nancéiennes. Après une réhabilitation complète des deux bâtiments latéraux, la caserne a été partiellement transformée en cité administrative en 2024 et accueille divers services, dont la DDFIP. Le bâtiment principal demeure occupé par l'armée, hébergeant le Service de l'énergie opérationnelle, et l'extrémité du bâtiment latéral ouest abrite le centre d'information et de recrutement des forces armées.
Les travaux du quartier Royal, lancés en 1764 par Stanislas selon les plans de Richard Mique sur un vaste emplacement hors de l'espace urbain, visaient à recevoir la garnison de Nancy ; à la mort de Stanislas en 1766 les travaux n'étaient pas achevés et Louis XV en ordonna l'achèvement. Le régiment des Grenadiers de France s'y installe le 17 juillet 1768, tandis que des aménagements se poursuivent en 1769. En 1790, le régiment du Roi occupait la caserne au moment de sa révolte. Proche de la porte Sainte‑Catherine, le quartier Royal fut rebaptisé Sainte‑Catherine après la Révolution et changea de nom à plusieurs reprises selon les régimes, avant de recevoir le nom de caserne Thiry en hommage au général François‑Augustin Thiry, natif de Nancy, qui commanda l'artillerie de l'armée d'Orient en 1855. Après la libération de Nancy le 1er août 1873, le 26e régiment d'infanterie s'y installe jusqu'à la veille de la Première Guerre mondiale ; en 1874 six compagnies du 69e régiment d'infanterie rejoignent la caserne avant de partir pour la nouvelle caserne Kléber à Essey en 1913.
La caserne a été représentée par Dominique Collin et son fils Yves‑Dominique Collin. Dominique Collin, chargé par Stanislas de graver le début des travaux, présenta en 1764 une scène montrant le roi de Pologne en discussion avec l'architecte Richard Mique et le jardin botanique en arrière‑plan, offrant un état des travaux plus avancé que la réalité. Son fils Yves‑Dominique proposa en 1769 une gravure en médaillon destinée au comte de Stainville représentant la caserne dans son état final : on y voit les trois corps de logis et le fossé des casernes, avec un accès par un pont et une porte en fer forgé qui subsista jusqu'en 1851 avant d'être détruits.